09/08/15

Cù Huy Cân, FEU ET SEL


Da Marées de la Mer Orientale. Traduzione dalla lingua vietnamita in francese di Paul Schneider. Chatenois Les Forges, Orphée/La difference, 1994, p. 73


Dans mon enfance, le feu naissait
De la torche de paille tressée qui le gardait
Pour les lauboureurs fumeurs de pipes à eau,
Qui gardait le feu pour le foyer de ma mère en panne d’allumettes.
Dans ma jeunesse, le feu de braise dan les yeuz de l’aimée me brûlait l’âme.
Durant la Résistance, notre feu face au feu de l’ennemi,
Et le fronts se tartageaient le feu.
Dans ma vieillesse, le peu de feu qui me restera.
Je le tresserai en un otorche silencieuse
Pour garder de quoi allumer
La pipe des laboureurs fumeurs
Le foyer de ceux en panne d’allumettes
Et les jeunes coeurs qui apprénnent à aimer.

Dans mon enfance, j’ai mangé le sel
Avec le gingembre arraché au jardin
“Que vivent gingembre piquant et sel salé!”
Sel du maquis, précieux comme jade,
Sel du front: chaque grain croqué en deux.
Si la mer au soir de ma vie recéle encore quleque grain de sel,
Je le cristalliserai pour des jeunes coeurs
Et pour les autres, pour chasser l’oubli.